Mais qu’est-ce que c’est que cette drôle oeuvre d’art??
Réponse aux questions que vous nous posez souvent.
Située sur le Passeig de Picasso, devant “l’ombracle” du parc de la Cuitadella, siège cette étrange installation rétro, post-moderne, contemporaine, néo-actuelle! Il s’agit donc d’une sculpture, d’un monument, d’une fontaine, d’un montage, d’un poème, d’un hommage…du tout en 1.
Un grand cube de verre trônant au milieu d’un petit bassin carré et le long duquel s’écoule de l’eau tel un rideau transparent. Dommage que l’eau de Barcelone soit si calcaire et que les vitres soient rapidement recouvertes de dégoulinures blanches!!
RECTO
Tàpies, le seul artiste contemporain catalan qui ne soit pas parti durant le franquisme, a décidé de produire cet hommage à Picasso à travers de claires références à la période durant laquelle le jeune Pablo résidait à Barcelone.
Effectivement, en pleine révolution industrielle: les poutres -référence au passé métallurgique de la ville- transperçant des meubles de style Art-nouveau (on appréciera le meuble multi-fonctionnel avec la banquette avec le miroir). Le jeune Picasso faisait des allers-retours entre Paris et Barcelone et traînait ses guêtres dans le quartier “Gòtic” qui l’a vu grandir.
VERSO
La perspective est tout aussi belle de ce côté puisqu’on peut voir les anciennes halles de la ville (actuel Centre Culturel du Born) au fond.
A l’intérieur du cube en verre, on peut lire une phrase de Picasso peinte sur un drap blanc qui recouvre en partie les poutres:
« un quadre no és per decorar un saló, sinó que és una arma d’atac i de defensa contra l’enemic. » C’est à dire: un cadre n’est pas fait pour décorer un salon, mais c’est une arme d’attaque et de défense contre l’ennemi.
Encore une fois, cette référence à la période Franquiste est plus que limpide: Picasso présente son Guernica à l’Expo universelle de Paris en 1939…et n’est jamais revenu depuis.
TÀPIES
Peu importe si on aime ou pas…il faut reconnaître le génie de Tàpies en tant que précurseur: l’idée de l’installation en tant que telle, l’idée de pouvoir tourner autour de l’oeuvre (réservée habituellement à la sculpture), l’idée d’une oeuvre multi-média et multi-sensorielle…
De plus Antoni Tàpies est le seul grand artiste catalan qui ne soit partit pendant la dictature franquiste (non pas qu’il fut fasciste comme Salvador Dali).
Toutes ses oeuvres expriment pourtant l’idée de « champs de batailles où les blessures se multiplient à l’infini. »
N’Hésitez pas à aller faire un tour à la Fondation Tàpies
C/d’Arago 255
Entrée 8€
La bâtisse, conçue par le célebre Luis Domenech i Muntaner (Palais de la musique catalane) abritait le siège d’une maison d’édition et de son imprimerie (1881) et fut revisitée 100 ans plus tard par Tàpies qui a rajouté les entrelacs aériens de métal.
Cette oeuvre qui couronne l’édifice s’appelle Núvol i Cadira (nuage et chaise)