Pourquoi ça sent souvent le cannabis dans les rues de Barcelone?
Réponses aux questions que vous nous posez souvent!
Il n’est pas rare, en se promenant dans les rues de la ville, de se retrouver embaumé par des effluves de cannabis plutôt chargées. Et vous vous posez la légitime question: est-ce qu’il en a toujours été ainsi? Est-ce que c’est légal?
Consommer n’est pas un crime
Barcelone a toujours été une ville tolérante vis-à-vis des fumeurs de cannabis.
Il y a 20 ans on fumait encore dans les bars et les clubs…et puis en 2011 est arrivée l’interdiction de fumer dans les restos et les bars et le “problème” s’est donc déplacé d’un espace privé (bar, club) vers un espace public (rue, place).
Il n’y a pas de loi qui régule la consommation de cette drogue douce dans un espace privé, mais plutôt une acceptation tacite: on peut effectivement cultiver sur son balcon, à la vue de tous, de 3 à 5 plants de cannabis et ce en toute légitimité. Le fait de fumer des joints ne constitue donc pas un crime susceptible d’une peine de prison…si ça se fait à huis-clos!
Par contre vendre du cannabis et exercer un commerce lucratif est complètement illégal et donc passible de prison. La police peut donc arrêter un fumeur dans la rue, le perquisitionner et même lui mettre une amende.
Cela n’empêche pas l’ouvrier de fumer sur son échafaudages ni le lambda de griller un bédo en chemin…L’odeur est saisissante et c’est sans doute ce qui a le plus changé: une variété incroyables de graines et d’espèces manipulées pour produire plus ou moins de THC, les kushs, les sativas et les je-ne-sais-quoi… alors qu’avant c’était “home-made”!!
Vous trouverez aussi dans le centre ville, de nombreux magasins vendant des pipes, des narguilés…et des graines! Il y a même un musée dédié au cannabis. Il se trouve dans la C/Ample nº35 (quartier Gotic) entre les murs du magnifique Palais Mornau.
Apparition des clubs de cannabis
Cet espèce de flou juridique a permis de créer des associations appelées communément “Les clubs de fume”. Elles ont proliféré pendant la crise et on en compte aujourd’hui plus de 160 dans toute la ville. 160 établissement qui ont reçu une license d’activité!
Depuis 2017, la Généralitat (gouvernement autonome) a mis en place un cadre légal afin de trouver une solution a cette prolifération. Voilà ce que dit l’ordonnance “régionale” qui régule ces clubs privés:
Ces clubs sont exclusivement ouvert aux socios (adhérents) et il faut donc s’inscrire en payant une mensualité ou une annualité qui vous permettra de devenir membre de ce club. On n’y vend- soit disant- pas d’alcool (ce n’est pas un bar). Chaque club doit se trouver à plus de 150 mètres d’une école (c’est peu, non?!)
Quoiqu’il en soit, la réalité s’est avérée relativement différente: il y a beaucoup de clubs illégaux, qui alpaguent le touriste dans la rue et qui vendent de l’alcool…Ont même été découverts de véritables champs hydroponiques dans des caves…et là, évidemment c’est complètement illégal!
La mairie de Barcelone a donc sévi et fermé de nombreux clubs sur plaintes de voisinage.
Des clubs bobo-branchés
Ceci-dit, on peut donc compter plus de 160 clubs légaux à Barcelone. Ces clubs sont de grands chill-out: des canapés, une ps4, de la musique, ambiance tamisée, etc…
certain clubs sont même devenus des espaces culturels tendances où sont proposés de cocktails végans et où des DJ/VJ mixent le week-end, y sont aussi programmées des expo et autres activités culturelles.
Le revers: la compétence territoriale
Au mois de septembre 2018, le tribunal constitutionnel a mis fin à cette époque de laisser-aller en alléguant qu’il n’était pas du ressort de la Catalogne de légiférer sur le sujet.
https://elpais.com/sociedad/2018/09/26/actualidad/1537962537_657433.html
Vue la situation politique actuelle (indépendantisme et autres dérapages) on suit l’actualité de près…toujours pleine de rebond!
Conclusion...
Face à cette tendance mondiale d’adoucir les peines relatives à la consommation de cannabis voire de la légaliser pour usage thérapeutiques ou récréatif, il est important de comprendre que les enjeux économiques sont énormes!
Sous couvert de “radoucissement” législatif, n’oublions pas que la drogue a toujours été le nerf de la guerre et des grands business Étatiques internationaux.