La bûche de Noël
En Espagne ce sont les rois mages qui amènent les cadeaux (le 6 janvier)…logique, non? Mais la rentrée scolaire se faisant généralement le lendemain, pour que les enfants puissent profiter de leurs jouets, le père Noël s’est imposé comme une solution intermédiaire!
Quoiqu’il en soit, ici en Catalogne c’est le Tió de Nadal qui fait les cadeaux!
Il s’agit d’une jolie tradition rurale arago-catalane. Cette bûche brûlait dans l’âtre et réchauffait le foyer, puis ses cendres étaient répandues dans les champs pour les fertiliser et appeler ainsi à l’abondance des récoltes pour l’année suivante. C’est cette même bûche (à la crème) que nous mangeons en France pour le Réveillon…tout un symbole!
Aujourd’hui, on personnifie cette bûche en lui dessinant un nez (rouge, hic!) des yeux, un sourire espiègle et un béret (barretina catalana). On la recouvre d’une couverture pour pas qu’elle ne prenne froid puisqu’elle doit dormir sur le balcon, et on l’alimente jusqu’au jour de Noël.
Devant l’égalité des sexes, fomentée depuis longtemps à Barcelone, on trouve aujourd’hui sur les marchés de Noël des bûches mâles et femelles!
Le Tió n’est pas goinfre et se contentera de pelures de fruits, de papiers de bonbons, de coquilles de noix et de pain rassis. Un peu de vin pour ne pas prendre froid la nuit…et le tour est joué: “qui mange bien, chie bien!”
Le soir de Noël on fait rentrer le Tió dans la maison et les enfants le frappent à l’aide d’un bâton en chantant une amusante chanson dont les strophes varient selon les villages.
Le Tió «cague» alors du turrón (nougat) et des bonbons. A l’époque les parents cachaient sous la couverture des petits cadeaux (sifflets, toupies, mandarines). Aujourd’hui le Tió amène des jouets bien plus sophistiqués…!
Voilà un des refrains les plus connus:
Caga tió, tió de Nadal (chie bûche, bûche de Noël)
no caguis arangades (ne chie pas de harengs)
que són massa salades (qui sont trop salés)
Caga torróns (chie du nougat)
Que són més bons (qui sont meilleurs)