Le vélo à travers l’art et l’âge
Depuis son invention, la bicyclette avait toutes les chances d’être une source d’inspiration pour les artistes de tous poils. Moyen de transport moderne, devenu intemporel, synonyme de liberté, esthétique particulière, le vélo apparaît dans de nombreuses oeuvres d’art, depuis des affiches publicitaires de Mucha au début du XXième siècle jusqu’à des installations de Ai Wei Wei en 2011…
1817, voici un site internet intéressant qui retrace la fabuleuse histoire de la petite reine: http://www.cycloclub-varangeville.fr/histoire-des-velos
Voici un florilège de ces oeuvres:
Représenter des femmes pour vendre des vélos à une clientèle très largement masculine…Un grand classique indémodable du marketing publicitaire.
Voici une peinture célèbre ici à Barcelone, de l’artiste “moderniste” (Art Nouveau) Ramón Casas lui-même. Elle date de 1897 et elle se trouve au magnifique Musée d’Art National Catalan (MNAC, sur les flancs de la colline de Montjuïc). Cette oeuvre de grandes dimensions (191 x 215 cm) a orné pendant quelques années un des murs du restaurant “Quatre Gats”, fameux antre à artistes “modernistes”.
L’architecte de cet édifice, Puig i Cadalfach, toujours dans la mouvance “moderniste”, utilisait ce moyen de transport (si pratique, si sain…) pour aller d’un chantier à un autre, d’où ce clin d’oeil en pierre…
En 1913, Marcel Duchamp réalise ce “ready-made” intitulé, comment non, “Roue de Bicyclette”, et exposé au Musée National d’Art Moderne à Paris. En proposant un objet ordinaire comme oeuvre d’art il met l’accent sur le processus de réalisation, c’est l’acte de création qui importe. L’Art réside dans l’esprit du spectateur…
Fernand Léger et les bicyclettes, une grande histoire d’amour…Il a peint une série: “Les cyclistes”.
On peut penser que les idées du Front Populaire l’ont influencé à l’heure de représenter des vélos, symbole de liberté, moyen d’émancipation…Mais voici un texte publié sur le site du Musée national Fernand Léger:
“Exilé aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, Léger enseigne à l’université de Yale, puis à Mills College. Il y croise les jeunes étudiantes vêtues de couleurs criardes non conformistes, qui l’inspirent pour une série de dessins et de tableaux intitulée « Les Cyclistes». « Le mauvais goût, la couleur forte peut donner ici le plein usage de son pouvoir… si je n’avais vu ici que des filles habillées avec goût, je n’aurais pas peint ma série des cyclistes. » Fidèle à sa conception de la « figure objet » le peintre fige les cyclistes avec leurs vélos de course dans une pose frontale. Les couleurs distribuées librement sur la toile animent l’espace contenu du tableau. Cet effet de coloration parcellaire, Léger l’a maintes fois observé dans les rues à New York sous les publicités clignotantes. Le peintre explique : « … je parlais à quelqu’un, il avait la figure bleue, puis vingt secondes après, il devient jaune…cette couleur-là… elle était libre, dans l’espace. J’ai voulu faire la même chose dans mes toiles. » La couleur en dehors du trait, librement distribuée, est expérimentée pour la première fois dans cette oeuvre commencée en 1943 aux Etats-Unis et terminée en 1948 à son retour en France, comme il l’indique à côté de sa signature.”
Créée à Rotterdam (Pays-Bas, paradis des cyclistes…) cette sculpture met en scène ce symbole du mouvement rendu inerte en les mettant ensemble…Je met trois points de suspension pour vous laisser méditer…héhé…
Nombreux sont les exemples d’amas de vélos sous forme d’oeuvres d’art…
Dans la lignée des “ready-mades” de Marcel Duchamp…
Et voici un site où l’on trouve d’autres exemples: http://search.it.online.fr/covers/?p=1449 /
L’artiste accumule des objets quotidiens chinois, ici des vélos de la marque très répandue “Forever”. Et ci-dessous une vidéo timelapse de cette installation à Toronto en 2013.
Et pour finir, si vous disposez de nombreuses de chaînes de vélo dont vous ne savez que faire, l’artiste sud-coréen Young-Deok Seo pourrait vous inspirer…
Voici une explication de l’artiste sur l’usage des chaînes: “Je vois une espèce d’homme-machine à travers les chaînes. Elles font leur travail sans se plaindre, elles résistent jusqu’à ce qu’elles se cassent. Aujourd’hui l’être humain ne profite pas de sa vie: il ne fait que la supporter. Les personnes ne s’expriment pas, elles se répriment. Tu peux considérer chaque maillon de la chaîne comme un maillon d’angoisse.”
Pfff! Un peu sordide comme explication…
Bref, quoiqu’il en soit, le vélo est une source d’inspiration inépuisable!