Exposition sur Toulouse-Lautrec
Si vous êtes de passage sur Barcelone avant le 20 janvier, ne ratez pas l’exposition qui se tient à la Caixaforum sur “Toulouse Lautrec et l’esprit de Montmartre”.
La dime est modique (5 euros) et vous permet, par la même occasion, de découvrir la beauté de cette Fondation. La Caixaforum est en effet située dans les anciennes usines de textile de monsieur Casaramora dont la construction fut confiée à l’un des chefs de file de l’Art-Nouveau catalan: Josep Puig i Cadafalch. L’édifice en lui-même vaut la visite.
L’exposition vous replonge dans cet esprit de fin de siècle bouillonnant, le XIXe où la révolution industrielle engendre elle-même une révolution culturelle, et même peut-être pour la première fois une contre-culture. C’est la jeunesse qui s’exprime avec ses fêtes, ses chansons souvent grivoises, ses danses osées (le french-cancan!), son alcool qui coule à flot (la fameuse absinthe) et bien sûr ses prostituées. La vie de bohème comme on se met à l’appeler.
Ce sont de nouveaux modes d’expressions qui naissent liés aux nouvelles inventions, aux nouveaux procédés de reproduction: l’art de l’affiche, de la gravure, de la photographie, et même un protocinéma.
Ce sont de nouveaux modes d’expressions qui naissent liés aux nouvelles inventions, aux nouveaux procédés de reproduction: l’art de l’affiche, de la gravure, de la photographie, et même un protocinéma.
Ce qui a retenu le plus mon attention, c’est l’art de la caricature. Un goût consommé pour la dérision. Avec férocité et humour, cette jeunesse tumultueuse conteste ses ainés, le monde établi, la bourgeoisie hypocrite et triomphante de la révolution industrielle. C’est bien le propre de la jeunesse de vouloir tout changer, vivre la vie par les deux bouts, il me semble. Et cette génération annonce toutes celles qui la suivront tout au long du XIXe. On croise donc certes le jeune Toulouse Lautrec, mais aussi Picasso, Steilen, la danseuse la Goulue, le chansonnier Aristide Bruant, l’écrivain Emile Goudeau, Alfred Jarry… tous prêts à rire et a faire du grabuge!
Le chat noir |
4 Gats |
Barcelone qui recevait bien sûr des échos lointains de ce tintamarre voulu participer à la fête en créant “Els 4 gats” pour imiter la célèbre auberge de Montmartre fondée par Rodolphe Salis “Le chat noir”. Picasso était de la partie, ça va sans dire. L’édifice se trouve en plein quartier gotic, au 3 de la rue Montsió, et il est aussi de l’architecte moderniste Catalan Josep Puig i Cadafalch. On y mange toujours très bien, si on veut bien y mettre le prix.